De Musso à Lévy
Ils sont nés en 1974 et ont tous les deux attrapé la gratouille de la littérature. Ils ont sorti leur premier roman reconnu en 2004.
Lui a une maman bibliothécaire, elle est fille de philosophe initialisé.
Etudiant il a vécu aux Etats-Unis, sa fille de papier en témoigne et il fait Sciences-Po en rentrant en France pour devenir professeur, on sent Paris présent dans le roman. Elle fait de études de philosophie et devient lectrice chez Calmann-lévy, Paris est central mais il y a des ailleurs. Deux enfants nés dans la littérature à des degrès différents mais qu'importe.
Un accident déclenchera chez lui l'écriture d'un roman surnaturel suite à une expérience de mort imminente, il en gardera la trame je pense... l'autre entamera dans un premier roman ses relations avec sa mère, des réflexions qui trouveront un aboutissement certain dans "Mauvaise fille" où elle mettra en parallèle la maladie et la mort de sa mère avec sa grossesse et la naissance de sa fille.
Lui dans "La fille de papier" fait un parallèle entre réel et imaginaire mais c'est avant tout l'histoire d'un roman, l'histoire de la vie d'un roman, une sorte d'histoire sans fin mais il y a toujours un moment où il faut que ça bascule... un point d'achoppement et hop ça vire ! Elle, dans "Mauvaise fille" nous relate sa vie, un passé sur lequel on ne peut pas revenir. Elle nous déballe même toute sa vie et son intimité mais c'est tellement posé, "tellement envoyé" que le tout petit livre devient gros, gros... contrairement à "La Fille de papier" où je me suis permise de ne pas relire quelques pages après les limbes de l'anesthésie et j'ai retrouvé aisément le fil.
Elle est là la différence, il a écrit huit romans elle en a écrit trois. Mais ce n'est pas le même rythme, il y a du condensé chez Justine Lévy, tous les mots comptent et frappent, j'avais même envie de lire à haute voix en me marrant et pourtant c'est tragique, et pourtant c'est la vraie vie. Il y a de l'intensité chez Musso mais c'est pour titiller notre imaginaire et nous dire que lire c'est bien et qu'il y a des moments pour tout, des moments pour chaque livre.
J'ai aimé les deux mais l'un de façon ludique en ayant un faible pour le suspens final et puis quand la vie ne tient plus qu'à un livre déjà moi ça m'accroche et ça reflète bien le thème du roman... l'autre en le prenant en plein coeur, en pleine face, parce qu'il me parle et me retient ce qui fait que je n'ai pu en décrocher.
Dans les éternels questionnements sur la filiation et les relations parents-enfants, je me sens décidément mieux dans la vraie vie de Justine Lévy même si entre deux, comme un voyage, ce n'est pas désagréable de lire Guillaume Musso. Merci mon fils (Guillaume le mien !)