Petit Piment, Alain Mabanckou
Petit Piment est le surnom qui a été donné à Moïse qui n'est autre que le surnom d'un enfant "ramassé". Un petit orphelin affublé d'un nom à rallonge que je serai bien incapable de rapporter ici mais qui a son sens là-bas. Petit Piment a pour origine le fait que pour se venger de jumeaux malintentionnés qui deviendront plus tard ses acolytes, le jeune garçon avait versé de la poudre très très épicée dans leur nourriture.
Petit Piment vit au rythme de l'institution dans cet orphelinat du Congo. Chaque samedi il attend avec impatience le prêtre catholique qui leur conte la vie et les éclaire. Un jour Papa Makoulé ne vient pas... Alors lorsque le Parti Socialiste Congolais arrive au pouvoir et que tout est restructuré, Petit Piment abandonne non sans peine son ami de toujours Bonaventure (qui ne veut pas suivre) pour s'évader vers Pointe Noire, la grande ville. Il va y vivre une vie agitée jusqu'à manger du chat noir !
Puis il fera une bien jolie rencontre, celle qui sera associée à l'ambiance d'une vie de famille. Il rencontrera Madame Fiat 500 et "ses dix filles" à qui il va rendre de petits services. Malheureusement il y aura la chasse aux "putes zaïroises" et Petit Piment devra une nouvelle fois quitter cette famille de coeur dans laquelle il était heureux. Il va petit à petit perdre la tête, sans perdre le nord pour autant ce qui le conduira à la vengeance...
Ce livre, au début je l'ai trouvé un peu long. Il faut s'habituer à tous les noms qui ne facilitent pas la lecture même si on peut passer outre ce phénomène indissociable de la culture africaine. Et puis on se retrouve dans une atmosphère, dans l'ambiance de l'Afrique Noire, de sa culture et de ses ethnies, autrement dit différentes cultures. La lecture avançant on s'attache de plus en plus à Petit Piment et à ses péripéties.
Dans cette histoire rythmée au son d'une société à la politique corrompue, il y a pléthore de réflexions à la sauce africaine et donc beaucoup d'humour. Quand le garçon rencontre le psychiatre c'est à mourir de rire ! Et puis, au fil du roman, l'auteur paraphrase sans le citer des chansons de Georges Brassens, petit clin d'oeil qui a retenu mon attention.
J'ai été touchée par cette lecture qui nous entraîne pour une vingtaine d'années dans la vie de Petit Piment au gré de ses aventures dans cette autre culture, cette autre façon de s'en sortir (ou pas).
Et moi je ne connaissais pas Alain Mabanckou, je l'avais vu à La Grande Librairie et le livre me tendait les bras en arrivant à la bibliothèque. Alors je l'ai pris :)