Le Quatrième Mur
Je viens de terminer ce roman qui est loin d'être un livre léger mais après tout, même si c'est l'été, je ne suis pas encore en vacances... cependant je profite de la vacance que m'offre la chaleur ambiante pour lire plein de bouquins et mettre à zéro ma pile de livres de poche 2014. Ceci afin de me ravitailler début octobre dans le cadre de "Lire en poche 2015".
Parmi les romans achetés l'an dernier il y avait "Le quatrième mur" de Sorj Chalandon. L'auteur m'avait prévenue et sommée de ne pas l'entamer un soir avant de dormir. J'ai compris pourquoi mais arrivée à la fin je dirais que c'est plutôt "ne pas le terminer et s'endormir de suite" car dans la dernière parti je me suis surprise à faire un tas de gimmicks incontrôlés comme pour remplacer le clignement des yeux lorsque les images des journaux télévisés sont trop cruelles. Ce livre est pourtant bel et bien à lire et à conseiller. Les lycéens ne s'y sont pas trompés c'est tant mieux. J'ai appris explicitement et implicitement des tas de choses. J'ai remis des dates en place dans cette fiction journalistique et, sur des faits avérés, l'auteur nous aide à appréhender les séquelles des traumatismes de guerre... les larmes et la violence qui restent à l'intérieur.
Le personnage principal se nomme Georges, il fréquente La Sorbonne et s'occupe de théâtre. Il est militant, plutôt d'extrême gauche. Son meilleur ami Samuel est metteur en scène, grec de confession juive.
L'histoire se passe pendant la guerre du Liban, principalement dans les années 80. L'auteur y transpose le thème d'Antigone (de Jean Anouilh), c'est le moyen qu'il trouve par l'intermédiaire du personnage de Sam pour imaginer une trêve, un moment de répit au milieu de la guerre. Profiter de deux heures sur une scène pour que des peuples de toutes obédiences se réunissent et se parlent... Samuel tombe gravement malade et demande à son ami de partir pour Beyrouth à sa place, d'y trouver les acteurs et constituer la troupe. C'est ainsi que Sorj va devenir Georges, son double littéraire, celui qui connaîtra l'enfer au plus loin de ce que Sorj aurait pu vivre, lui qui est resté devant le rideau le quatrième mur...
C'est un roman bouleversant, captivant, un cri fraternel, utile à lire et à conseiller.
Et moi j'ai dû en plus réviser mon "Antigone" ce n'était pas du luxe. Bisous d'amour et de paix !