1h44 de non objectivité
J'avais besoin de me changer les idées et le temps était propice. Je suis partie vers l'île de Ré en traversant la Garonne et en flânant sur les pavés bordelais.
Le fleuve était très calme comme un recueillement... ma fille m'avait rappelé la veille le terrible "accident" de l'an dernier à cette même date et mon coeur n'en fut que plus serré. Je me suis dit que j'avais de la chance...
Dans les rues de Bordeaux le monde affluait et les terrasses commençaient à prendre vie sur les belles petites places. Moi je cheminais dans mes pensées les yeux portés vers ce Palais qui fait le décor du livre que je lis en ce moment comme le clocher à la pointe en noir d'Ars en Ré domine celui du film que j'allais voir.
Arrivée à l'Utopia j'étais même en avance mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que j'étais loin d'être seule dans la salle ou presque comme je l'avais imaginé. Le film est sorti depuis longtemps déjà, cela m'est égal de ne pas aller voir un film dès sa sortie finalement et pour le coup je n'étais pas encore en décalé. Par bonheur j'ai été sauvée par un strapontin dont j'ai pu bénéficier, acompagnée comme il se doit... vraiment le service est parfait dans ce petit cinéma, je m'y sens très bien et les séances y sont nombreuses évitant ainsi de se précipiter dès les sorties.
Le film démarre, je constate que Luchini a participé à l'élaboration du scénario ce qui ne me surprend guère mas je ne le savais pas... il n'est donc pas étonnant de baigner dans cette ambiance au milieu de vieux livres dans un décor délabré mais que je trouve bienveillant. Je m'y voyais moi près de cette cheminée en train de réviser mon Misantrope que je ferais bien de réviser d'ailleurs comme tous mes classiques mais ceci est une autre histoire et puis j'ai du temps pour ça maintenant... ou pas !
Je passe sur la traversée du pont mais de suite des souvenirs ont ressurgi de ma mémoire et j'ai pensé que j'avais au moins en moi ce plaisir d'être allée une fois sur cette île, tous les lieux me sont revenus tels quels. C'est l'intérieur des maisons qui a dû prendre un coup de grand luxe... tout casser et refaire... les clichés sont évoqués dans le film, d'une façon humoristique mais bien sous-entendus. Les promenades à vélo dans les marais ont dû provoquer de vives rigolades au cours du tournage, en tout cas c'était marrant c'était gai c'était frais. Surtout pour celui qui tombe à l'eau !
Et toujours les joutes alexandrines Alceste Philinte... Philinte Alceste à pile ou face !
La pièce est très bien transposée dans ce film je trouve, le duo fonctionne à merveille. Si Lambert Wilson joue pafaitement son rôle, Fabrice Luchini nous montre encore une fois combien Molière l'inspire, moi j'aime ça. Je ne suis pas du tout objective mais pourquoi le serais-je ? Il y a Télérama !
Je vais voir Luchi en mai au théâtre Antoine à Paris dans "Une heure de tranquillité" j'en reparlerai !
*Toutes les photos ont été prises sur le net il va de soi